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mardi 23 avril 2013

La morale laïque : n'est ce pas un oxymore ?


Bien se comporter en société....Le ministre Vincent Peillon vient d’annoncer qu’il avait l’intention de faire dispenser des cours de morale laïque dans les établissements scolaires.

Mais cela suffira-t-il à endiguer les actes d'incivilités qui sont intolérables dans les établissements publics mais partout dans notre société ??
Plutôt que de créer les milliers de postes qui manquent cruellement au sein de notre école républicaine, on rajoute un substantif à "morale" et le tour est joué ! Nouvelle époque, nouveau ministre, nouveau concept ! Voilà donc qu'apparait le terme de morale laïque !

Voilà donc de quoi nous réjouir ! Nous allons enfin pouvoir former les esprits de nos futurs citoyens !

Mais peut-il y avoir un esprit laïque accolé à l'enseignement de la morale ? La laïcité est  avant tout institutionnelle : c’est un mode d’organisation des institutions politiques, de l’administration, des services publics.

Jusqu'à présent la morale, était sans substantif, se suffisant à elle même ! Sans aucune connotation «  religieuse  », ou «  laïque  » il existe dans toutes les civilisations une morale simplement  humaine qui varie avec le temps, et qui repose toujours sur des exigences de vie en commun. Le respect des siens, des autres, le vivre ensemble, se comporter correctement, ne pas mentir, voler, sont les bases de notre société....Ces préceptes n'ont rien de religieux ou de laïcs, ils sont simplement d'usages dans une société organisée.

La spiritualité, l'esprit, la morale, n'ont pas à être religieux, ou laïque,  ces termes se suffisent à eux-même. La laïcité au travers de l'instruction, n'a pas a aller régenter ce qui de toute façon concerne la sphère privée, la conscience, les comportements des individus, des citoyens.

La laïcité, ce sont des institutions,
pas une philosophie et encore moins une morale

Certains, de droite comme de gauche, mettent la laïcité à toutes les sauces. Il y aurait ainsi, une spiritualité «  laïque  », un esprit «  laïque  », une morale «  laïque  ». Souvent, les mêmes entendent supprimer la frontière entre la sphère publique et la sphère privée pour mieux appliquer la «  laïcité  » partout et régenter, en tout temps et en tous lieux, la conscience et les comportements des citoyens.

Ils appliquent, en fait, à la laïcité, la définition théologique du Saint-Esprit  :  «  le noyau est partout, la circonférence nulle part et l’Esprit souffle là où il veut  ». Pour la Libre Pensée, la laïcité est institutionnelle : c’est un mode d’organisation des institutions politiques, de l’administration, des services publics.

En exigeant que l’État s’arrête où commence la conscience, la neutralité de la sphère publique dans le domaine philosophique garantit la liberté de conscience pour tous les citoyens. L’État n’a pas à avoir de point de vue en matière métaphysique, le citoyen peut en avoir un, quel qu’il soit. État théocratique ou État athée, ce sont les deux faces de la même médaille d’intolérance.

L’État n’a pas à diriger les consciences, sinon il s'agit purement et simplement d'embrigadement, à l'heure où en particulier les jeunes subissent la violence des effets de la crise du système capitaliste. Ne serait-ce pas un des buts recherchés  : leur faire accepter envers et contre tout les conditions qui leur sont faites  ?

Victor Hugo, dans son célèbre discours contre la loi Falloux en 1850, avait dit  :  «  Vous voulez mettre un curé partout où il n’y a pas un gendarme  ». Vincent Peillon voudrait-il mettre un «  moralisateur de service  », partout où il n’y a pas un policier ou un gendarme, la baisse tendancielle du taux de curés et la RGPP se faisant cruellement ressentir  ?

Derrière cette proposition d’enseigner la morale dite «  laïque  », il y a bien d’autres intérêts en jeu et des pensées bien inavouables.

La solution contre les incivilités dans les établissements scolaires publics existe : rendre les moyens nécessaires à l’Enseignement public et «  obtenir que l’effort scolaire de la République soit uniquement réservé à l’École de la Nation, espoir de notre jeunesse  » Serment de Vincennes du 19 juin 1960.
Pour cela, il faut abroger la loi Debré, mère de toutes les lois antilaïques, qui prive l’Enseignement public de 180  000 postes au profit de l’enseignement catholique. Cela coûte 9 milliards d’euros détournés sur les fonds publics  ! C’est la seule défense de la laïcité qui vaille  !

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