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jeudi 1 décembre 2011

Vous avez dit démocratie...participative ?


La Démocratie est en crise dans nos sociétés occidentales. Les isoloirs sont vides, les taux d’abstention battent des records, le militantisme syndical, politique, l’abscence de véritable débats, la distance entre les décideurs et les citoyens, mais aussi la politique spectacle, le repli sur la sphère privée, la crise le chômage, sont les signes évident de la crise économique mais aussi de la crise du politique. D’où l’idée qui consisterait à chercher dans le modèle de la démocratie participative des solutions pour parer à la crise du politique. Elle reste même à réinventer par tous ceux qui ne souhaitent pas la cantonner au rituel déserté de l’isoloir. 

Élection : un non choix électoral

Les représentants ne sont pas élus, mais se font élire. Ce n’est pas seulement une subtilité de langage. L’électeur ne choisit pas son représentant, il vote pour un candidat déjà pré-sélectionné par des appareils dont le caractère démocratique est très souvent contestable, selon des critères plus ou moins occultes. Résultat : un taux d’abstention dépassant les 50% et en France, un vote protestataire : plus de 40% des voix se sont portées sur des candidats hors des « partis de gouvernement » aux dernières élections présidentielles.Il faut ajouter que tous les représentants n’ont pas le même poids. Les grands élus, autrement dit les personnalités politiques qui se font entendre et qui ont de véritables responsabilités, se font très souvent élire après avoir eu des responsabilités (la caste politique lance médiatiquement ou confie une responsabilité ministérielle à une personnalité qui va ensuite se faire « légitimer » démocratiquement en se présentant dans une circonscription ou une mairie taillée sur mesure).L’analyse socioprofessionnelle de ces personnalités politiques montre une grande homogénéité du recrutement. Inutile d’insister sur le nombre d’énarques. Certains auteurs, comme Bourdieu, parlent de « noblesse d’Etat », où l’élection sert en fait de paravent démocratique à une aristocratie républicaine qui, en fait, se coopte et se « reproduit ».

 Démocratie participative. Pléonasme ou tartuferie ?

 Il s’agit pour le peuple de prendre part au pouvoir qui est pourtant déjà par principe entièrement le sien ! Cela nous montre simplement qu’il faut toujours s’emparer d’un droit pour le rendre effectif, faute de quoi d’autres le prennent à notre place, La démocratie participative, c’est donc une expérience de démocratie active (sans la médiation passive de la représentation), directe (le peuple s’assemble), locale (pour traiter d’affaires proches, dans lesquelles chacun est impliqué et dont il a une connaissance immédiate) avec un pouvoir de décision (concernant, par exemple, la répartition d’un montant limité du budget municipal) et dans laquelle pas un n’est laissé pour compte. L’exercice du pouvoir local participatif est donc mixte, partagé entre un élément indirect représentatif (les élus municipaux), un élément direct (les habitants des quartiers) et un élément semi-direct (les délégués de base mandatés et révocables)

le système représentatif est nécessaire mais insuffisant pour qualifier un régime de démocratique et que la voie participative, telle qu’on l’entend aujourd’hui, risque d’aggraver encore la situation. Je serais donc amenée à tracer grossièrement quelques pistes qui permettraient, deux siècles après la Révolution, à nous faire progresser vers la démocratie.Pour pouvoir dire qu’il y a crise de la démocratie encore faudrait-il que l’on soit en démocratie. Or, dès les premiers pas de la Révolution, un certain nombre d’auteurs énoncent l’idée, reprise par d’autres depuis, qu’il faut distinguer un système politique représentatif et la démocratie, où les citoyens pourraient intervenir directement dans l’élaboration des décisions publiques par l’intermédiaire d’associations, de conseils de quartiers avec réel pouvoir décisionnaire, avec une réelle formation de la conscience citoyenne permettant ensuite l’action dans la cité, «le comprendre pour agir «le penser global pour l’agir local»dans le sens du collectif et du bien commun.

 Un pouvoir aux mains des technocrates.

Les instances délibératives ne sont plus, dans le meilleur des cas que des chambres d’enregistrement de décisions prises ailleurs par des organismes non représentatifs. La séparation des pouvoirs, inscrite dans la Déclaration des Droits de l’Homme, se transforme en une concentration du pouvoir entre les mains de technocrates sans le moindre mandat électif et hors de tout contrôle démocratique ; l’homme politique n’étant plus que le « commercial » chargé de promouvoir la décision auprès des médias. Et comme la technostructure souhaite que ce travail soit correctement fait, elle le prend en son sein. Et pour s’assurer qu’il ne prenne pas trop d’initiative, la langue de bois servira à cacher (mais en fait à révéler) que le responsable politique n’est que le porte parole, pas toujours au fait du dossier, qui a été étudié en dehors de lui. Si, par malheur la mesure prise tourne mal, la technostructure sera protégée et c’est l’homme politique qui sera responsable ou coupable, ou…le contraire…enfin bref, qui paiera.

Le pouvoir technocratique supprime le débat public en confrontant celui-ci à un débat d’experts auquel le citoyen se sent exclu d’office faute de connaissance concernant l’outil,,, Ce qui dépolitise les décisions, voir les choix politiques. Le pouvoir technocratique confisque l’action politique en n’envisageant celle ci que sous l’aspect purement gestionnaire (efficacité et rentabilité)Démobilisation et démotivation voire désenchantement de nombreux citoyens qui assistent impuissant voire sans en avoir conscience à la dégradation de la société qui les conduisent à un repli individuel voir individuialiste. D’où la perte de la conscience du collectif.

Le risque est donc grand de voir ainsi disparaître l’esprit civique et d’aboutir à un système de lobbies qui supprime tout débat public et démoralise (au sens de la morale) l’action publique, tous les coups étant permis pour emporter « le morceaux». Alors, sommes nous condamner à choisir entre la peste et le choléra, et à nous réconforter en rabâchant la formule de Churchill : « la démocratie est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres« . Certainement pas, peut-être est-il souhaitable de ne pas s’attacher aux mécanismes de la démocratie mais d’en rappeler les principes et ne pas se bercer d’illusions utopiques.

La démocratie participative, solution ou cache sexe démocratique

Il semble évident que l’intervention des citoyens au plus près de leurs préoccupations, avec ou sans la médiation des élus, peut apparaître comme une avancée, vers une démocratie plus directe.

Non seulement, il y a des limites à cette vision mais un examen réaliste de cette pratique permet de faire apparaître les mêmes défauts que le système précédent, parfois aggravés. On peut d’ailleurs reprendre les trois thèmes étudiés plus haut : le problème de la représentativité, le caractère technocratique au détriment de l’interêt du collectif.

Expertise et contre-expertise. C’est là que le bas de la démocratie participative blesse ! Le débat public tourne souvent à un débat d’experts par manque de maîtrise des outils cuturels et techniques de la part des citoyens ceux-ci s’en remettant ainsi aux experts. Mais ne nous y trompons pas : les élus locaux (municipaux, généraux….) délèguent aussi de plus en plus souvent cette maîtrise technique aux bien disant expert s’interdisant du même coup de faire des choix politiques.Les élus sont eux aussi responsables de la perte du pouvoir politique au bénéfice du pouvoir technocratique.Leurs arguments d’autorités et d’expertises stérilisent le débat et dépossède le citoyen, mais aussi l’élu qui ne peut évidemment pas trancher entre les affirmations contradictoires d’autorités techniques ou scientifiques apparemment aussi compétentes les une que les autres. 

 Démocratie et contrôle populaire

Ce n’est pas demain que tous les articles de lois seront discutés par chaque citoyen avant leur mise en œuvre. Deux conditions s’imposent : le débat public et le contrôle du pouvoir en exercice. La parole responsable.Il est de tradition en France de se mobiliser éventuellement au moment de la décision, mais d’oublier ensuite de contrôler la pratique gouvernementale ou administrative au sein de la commune, du département ou de la région. Le respect de la loi, l’usage des fonds publics, la pratique concrète de l’administration ou des entreprises, là est la véritable action démocratique. (mise en place de chartes avec surveillance citoyenne, associatives des mise en oeuvres, pour un contrôle). Les atteintes aux libertés ou la dégradation de nos conditions de vie sont plus dans le quotidien de l’administration publique et de la gestion économique que dans le vote des lois. Là, les associations peuvent exercer, non un contre-pouvoir, mais une forme de pouvoir, encore à inventer, le droit de regard et d’action juridictionnelle sur le (les) pouvoir. Une loi sociale, ou une convention collective, c’est bien, à condition encore qu’elle soit appliquée partout. Ce contrôle au quotidien permettrait de combattre le secret et les abus de pouvoir, qui sont le plus souvent non spectaculaires, mais qui polluent gravement la vie publique et politique.

 Il existe de nombreux exemples en europe où la pratique de la démocratie paticipative ne se limite pas au choix des pots de fleurs et à la couleur des bancs publiques et où les citoyens ne sont pas conviés à entériner bon gré mal gré les décisions des experts ou des élus, ou des élus soumis à l’expertise et au pouvoir technocratique.  

samedi 26 novembre 2011

La pub : marché de dupes !

Elle régule nos échanges marchands, empiète sur l’ensemble des activités humaines, réduisant à un unique désire de consommation la multitude d’envies et de besoins de chacun. Elle favorise les grandes entreprises, qui diffusent leurs messages …. Publicités à tous les étages, sur les murs, les bus, les voitures, dans les journaux, à la télévision, sur internet, dans nos boîtes à lettres, de la publicité pour tous en fonction de notre âge, de l’heure, de notre catégorie sociale, de notre sexe…..de la publicité à saturation, jusqu’à la nausée, notre regard est sans cesse parasité par la réclame commerciale, elle s’impose, nous oblige…. La publicité s’immice partout : dans les écoles, les hopitaux….Or si la publicité est légitime, elle ne doit cependantpas être imposée. Chacun devrait avoir le choix d’accéder ou non à cette information. L’espace public est un bien commun, c’est un lieu d’échange et de rencontre qui ne peut être privatisé. Un sondage réalisé en septembre 2006 par Ipsos pour l’agence de publicité Australie révèle que 73% des sondés considèrent que la publicité est envahissante et 78% expriment le sentiment qu’il y en a trop. L’affichage extérieur est particulièrement visé.

Est-il nécessaire de signaler que nous payons tous la publicité? C’est une taxe masquée,incluse dans le prix de tous les produits que nous achetons. Le budget annuel des dépenses en communication des entreprisesest de l’ordre de 30milliardsd’euros. C’est-à-dire 500 euros par personne et par an répercutés sur le prix des produits. Une nouvelle piste pour le pouvoir d’achat? Concernant les contenus diffusés par ces publicités, un exemple récent illustre bien les enjeux. Les spots publicitaires sur les aliments gras et sucrés sont sur la sellette grâce au travail de plusieurs associations qui arrivent péniblement à faire prendre en compte les dangers qu’ils représentent pour la santé des enfants, notamment en ce qui concerne l’obésité. Ce type de publicité est-il moins dangereux lorsqu’il s’étale en 4 x 3 dans la rue? La publicité est nocice et comporte à elle seule un risque sanitaire.

Son impact sur l’environnement : La publicité est un immense gaspillage des ressources limitées de la planète. Combien de centaines de milliers, ou de millions, d’hectares de forêts sont abattues tous les ans dans le monde pour imprimer la masse croissante de prospectus publicitaires qui encombrent nos boîtes à lettres, et d’affiches qui couvrent les murs de nos rues et cachent nos paysages? Grâce à la publicité nous devenons des consommateurs compulsifs et obsessionnels de biens et d’objets (le plus souvent inutiles). Comment convaincre les individusde changer leurs habitudes de consommation incompatibles avec la sauvegarde des équilibres écologiques, si l’on ne met pas un frein au matraquage publicitaire qui les incitent à acheter encore et encore? Infernale spirale capitaliste du produire/consommer/accumuler toujours en expansion qui conduit à la dégradation de notre planête.

Les politiques sont complices en laissant sur leurs villes, communes, se développer les affichages, les panneaux, les encarts et autres sucettes et totems sur leurs territoires. Quelle société je veux pour demain, pour mes enfants, pour mes concitoyens ? Doivent-ils continuer à se laisser prendre au jeu des entreprises qui leur font miroiter la gratuité d’un service en contre partie de publicités ?….la publicité qui finance ! Les bienfaits miraculeux de l’affichage publicitaire?!! L’utilité sociale de cette activité est-elle si évidente pour qu’on ne s’interroge pas à son sujet?!! Doit-on continuer à accepter cette pollution visuelle et le non-respect des libertés individuelles en contre partie ?

Il nous faut légiférer sur cette question en prenant en compte la taille de la commune, son nombre d’habitants…. Les dispositifs consommant de l’énergie doivent être interdits. Ces propositions raisonnables permettent de concilier tous les points de vue. Elles évitent la pollution visuelle et le matraquage idéologique (pousser à consommer) tout en permettant l’information commerciale (discrète et choisie par le citoyen).

Face aux enjeux démocratiques, environnementaux et sociaux, le politique a un rôle crucial à jouer. Il faut mettre des limites à l’agression publicitaire – en attendant de pouvoir, un jour, s’en passer entièrement – c’est un devoir écologique, un impératiféthique et politique pour tous ceux qui voudraient sauver de la destruction notre environnement naturel. Il s’agit, à terme, de supprimer la publicité et de jeter les bases d’une nouvelle manière de consommer.






vendredi 25 novembre 2011

La laïcité en danger

Déclaration commune d’associations françaises membres de l’IHEU(*)

Agir ensemble pour la laïcité

La Fédération nationale de la Libre Pensée (FNLP), la Ligue de l’Enseignement et pour l’Éducation populaire (LDE), l’Union rationaliste (UR), le Mouvement Europe et Laïcité (CAEDEL), associations françaises adhérentes à l’Union Internationale Humaniste et Laïque (IHEU) * ont décidé de rendre publique cette déclaration.

Nos associations ont eu des histoires et des objectifs différents. Les luttes passées et présentes ont pu montrer la diversité de nos approches sur des sujets d’actualité, mais nos associations entendent marquer leur profond accord sur les questions essentielles qui se posent au mouvement laïque.

La loi de 1905 est constitutionnelle

Le CAEDEL, la LDE, l’UR, la FNLP entendent indiquer clairement que, face aux conclusions du rapport Machelon, aux sous-entendus et interrogations gouvernementaux, ou à certains errements de collectivités territoriales, elles considèrent que la loi du 9 décembre 1905 dite de séparation des Églises et de l’État, est une garantie constitutionnelle de la liberté de conscience. Avec toutes les lois de liberté syndicale, politique, d’association, de presse et de réunion, elle constitue un bloc indissoluble du droit constitutionnel. Elle garantit la stricte égalité républicaine dans le domaine des opinions.

En décrétant le principe de séparation des Églises et de l’État, c’est-à-dire en séparant ce qui relève de la conception idéologique et métaphysique de la réalité, culturelle, sociale et politique, une liberté essentielle des droits de l’individu a été établie. La liberté absolue de conscience est l’affirmation du droit de l’individu contre les obligations communautaires. Nos associations refusent l’idée que le caractère multiculturel de la société soit institutionnalisée par l’établissement de règles contribuant à retarder des évolutions naturelles dans les sociétés modernes.

Il ne saurait y avoir de véritable démocratie sans la garantie d’une absolue liberté de conscience.

Il ne saurait être question de remettre en cause ce droit imprescriptible, fondement de la liberté humaine. Chacun doit être libre de poursuivre son chemin comme il l’entend.

La laïcité est émancipatrice

Dans le mouvement de libération de l’individu, l’instauration de l’instruction publique, laïque et obligatoire a été un moment essentiel de promotion d’un savoir dégagé de l’obscurantisme. C’est pour cela que le mouvement laïque a toujours aspiré à ce que l’argent de tous (fonds publics) aille à l’Enseignement de tous (écoles, universités). Notre opposition maintenue et résolue à la loi Debré du 31 décembre 1959 est la marque publique de cette opinion. Mais la réaction, dans les domaines social, religieux et politique, n’a eu de cesse de prendre sa revanche.

Dans un immense effort de construction de la République, l’enseignement public instruisit des générations entières, non pour lutter contre des opinions soumises à la libre discussion, mais pour refuser des dogmes imposés à la conscience humaine. L’instauration du principe du monopole par l’Etat de la collation des grades donne à ce dernier l’outil permettant de garantir ce respect partout. Nous voudrions rappeler que c’est le monopole de la collation des grades (établi en 1880) qui met, notre pays relativement à l’abri, au sein de l’Enseignement public, des obscurantismes diffusés par les néo-créationnismes vis-à-vis de la théorie de l’Évolution, certaines idéologies religieuses, quant aux réalités sociales en condamnant la lutte contre le sida, etc.

Les récentes décisions du pouvoir politique de battre en brèche ce principe au profit, pour l’instant, des enseignements catholique et protestant est une préoccupation majeure de nos associations. C’est pourquoi, sous des formes diverses, elles ont toutes fait connaître leur opposition à l’accord Kouchner/Benoît XVI. La décision rendue du Conseil d’État n’invalide pas le fond de nos requêtes, limite les prétentions du Vatican, mais n’éloigne pas le danger.

La reconnaissance accrue du rôle de l’enseignement privé passe aujourd’hui par l’augmentation des subventions qui lui sont allouées sous des formes multiples et l’affaiblissement de l’enseignement public par la réduction de ses ressources financières, la diminution croissante des postes budgétaires alloués et l’application des normes du privé.

Le ministère de l’Education nationale envisage de supprimer 16 000 postes supplémentaires à la rentrée 2011, dont 5000 postes d’enseignants dans le second degré, 8000 postes dans le premier degré, 2000 postes « Équivalent temps plein » d’étudiants en Master effectuant des stages en responsabilités. Plus de 50 000 postes ont été supprimés depuis 2007. De 1996 à 2010, le nombre de postes proposés aux concours d’enseignement (CAPES et Agrégation) a été réduit de 45 à 89% suivant les disciplines.

De la maternelle à l’Université, des IUFM au CNRS, des collèges aux Grandes Écoles, c’est une volonté de transférer la charge et les obligations de l’État et des Administrations vers le secteur marchand du privé, qu’il soit religieux ou mercantile.

Le « Chèque éducation » irait dans le même sens.

Les parents reçoivent de l’Etat un « chèque éducation », soit une somme d’argent pour régler les frais de scolarité ; ils choisissent ainsi l’école et le type d’enseignement qu’ils désirent pour leurs enfants.

C’est la scolarité qui est subventionnée et non plus les écoles qui deviennent « libres » : tarifs, pédagogie …et donc concurrentes sur le plan de l’éducation et économiquement ! Ce système est partiellement appliqué dans plusieurs pays : USA, Grande Bretagne etc. C’est la préparation d’une privatisation de l’Education, d’un démantèlement du service public pour la récupération de l’éducation par des groupes commerciaux, confessionnels et patronaux.

L’utilisation, en nombre croissant, d’établissements privés comme centres d’examens pour les diplômes d’Etat (brevet, baccalauréat, BTS, …) est une véritable atteinte à la liberté absolue de conscience des personnels, à leurs statuts ainsi qu’aux convictions philosophiques et/ou religieuses des familles et des élèves.

La LDE, l’UR, la FNLP, le CAEDEL entendent marquer leur opposition formelle à ce processus, en toutes circonstances, et prendre différentes initiatives pour mener en commun les actions nécessaires, face à la multiplication des attaques de différentes natures qui menacent la finalité de l’objectif de l’Instruction publique au service de l’émancipation de tous.

lundi 14 novembre 2011

Pockets films : vers une média-citoyenneté ?

Des principaux de collèges de Libourne ont interpellé les élus de la ville sur l’utilisation vidéo que font leurs élèves via le téléphone portable. Utilisation qui pose la question de l’éducation à l’image, du droit de l’image, de la protection de la vie privée…et de la diffusion à grande échelle de ces images (volées) par le biais de réseaux sociaux ou de sites internet.

Les ateliers « Pocket-films » doivent permettre à nos jeunes Libournais de se familiariser avec l’outil vidéo de leur téléphone portable, de découvrir des logiciels de montage de film, et peut-être de réfléchir sur l’utilisation des images qu’ils vont produire. Il s’agit aussi de leur faire prendre conscience qu’aujourd’hui toute personne équipée d’un téléphone peut potentiellement créer un film avec, inventer une histoire, filmer une réalité immédiate, et transmettre aux autres.

Petit objet discret, peu coûteux, et facilement dissimulable, le portable, filme aujourd’hui ce que l’on veut. Outil simple et immédiat d’expression, le film pocket peut devenir un moyen d’expression, de témoignage d’un vécu, du réel.

Tout citoyen peut s’improviser journaliste : filmer à Gaza ou les manifestations en Iran…. filmer un accident dramatique telle que l’explosion d’une usine… cette mini caméra devient facilement clandestine et montre ce que la presse elle-même ne peut montrer.

Caméra cachée, clandestine, qui espionne, fouille à l’insu de l’autre induit forcément la problématique du droit à l’image, du droit de tournage, du vol de l’image de l’autre, de la protection de la vie privée : avec les pockets films on se passe des autorisations, on fait ce que l’on veut, quand on veut… et on a l’impression de s’improviser caméraman, reporter du réel, journaliste citoyen.

En effet, on peut porter un regard (forcément subjectif) sur des évènements survenant à tout instant et cela se vérifie dans le domaine de l’information où de plus en plus d’images (tsunami, attentats) sont enregistrées en l’absence de journalistes. Bien sûr ce ne sont parfois que des images brutes, plates sans paroles, aucun travail d’écriture ne vient expliquer ces images qui sont interprétables à volonté, et manipulables à souhait. Le journaliste/cinéaste écrit, construit, traduit une idée, un concept, un discours. D’ailleurs en Angleterre, deux agences sont spécialisées dans la collecte et la revente de ces images et la BBC leur consacre l’un de ses services…

Chacun devient un reporter en puissance. Les manifestations sont filmées et immédiatement partagées sur les réseaux de type Facebook. Les citoyens s’improvisent journalistes, témoignent d’une réalité vécue, certains évitent et contournent ainsi la censure en racontant avec des images accompagnées parfois de commentaires ce qu’ils vivent et ce qui se passe. Est-ce du film ou du captage d’image ? J’ai envie de dire que là est la question ! La construction d’un film, peut elle faire l’économie d’une construction narrative ?

Pour nos élèves la problématique que pose le happy slapping, ces “snuff movies” d’un genre nouveau, dans lesquels un groupe de personnes agresse quelqu’un, filme l’agression avec un téléphone et diffuse le film avec le même téléphone, ne les tourmentent pas.

Le principe du droit à l’image est énoncé par les tribunaux dans les termes suivants : « toute personne a, sur son image et sur l’utilisation qui en est faite, un droit exclusif et peut s’opposer à sa diffusion sans son autorisation ».

Nous avons fait le choix-politique- à Libourne d’ouvrir cette discussion avec la jeunesse, de les aider à comprendre qu ‘on ne peut pas tout faire avec un téléphone portable, que l’on doit respecter la personne humaine dans son droit à disposer d’elle-même. Nous avons fait le choix à Libourne de mettre en place des formations pour aider à la formation du jeune citoyen internaute, de l’éclairer sur ses droits et devoirs en matière d’images.

Une fois les questions d’éthiques expliquées, on peut travailler autour de l’utilisation du téléphone, ouvrir de nouveaux champs des possibles, inventer de nouvelles formes de créativité, qui méritent d’être initiées, accompagnées, soutenues…

Les films réalisés par les jeunes libournais seront diffusés le samedi 19 novembre 2011 dans le cadre du Festival des 6 Trouilles.

A vos portables, prêts, filmez !

dimanche 13 novembre 2011

Femme, mère (de 4 enfants, un garçon et 3 filles) et citoyenne.
Mititante associative et politique, professeur documentaliste au lycée Max Linder de Libourne, conseillère municipale auprès de Gilbert Mitterrand- premier mandat

Ma rencontre avec l'association SOS racisme
en 1985 a marqué profondément ma vie et mes engagements.
Justice, égalité des chances, antiracisme, laïcité, écologie, et citoyenneté sont les valeurs humanistes que j'ai choisi pour donner du sens à mes combats.

Tolérante mais intransigeante lorsque les lois de la République sont bafouées.
Sage mais virulante lorsqu'il s'agit de défendre les acquis que notre histoire et nos combats ont gagnés.
Passionnée et engagée, je veux faire avancer toutes les valeurs auxquelles je suis profondément attachée : les libertés fondamentales, (les droits de l'homme, le féminisme, l'écologie, l'éducation....)

D'SOS racisme, l'Unef-ID, la FCPE, Attac, en passant par le PS que j'ai quitté en 1990, je me sens aujourd'hui plus que jamais engagée au quotidien comme conseillère municipale déléguée à la culture et à la citoyenneté à Libourne en Gironde.
J'ai pour mission notamment de développer les liens entre la ville et  les associations cinéphiles qui se rattachent au cinéma, la culture cinématographique et l'éducation par l'image.
Et j'ai crée en 2009 pendant la semaine de l'éducation contre les discriminations, une journée pour les classes de CM2 de notre ville autour d'un film taitant des inégalités suivi d'un débat/échange entre le public scolaire et des intervenants du tissu associatif local (LDH, SOS Racisme, Ni Putes Ni soumises, et la Ligue de l'Enseignement...).


Aujourd'hui adhérente au Parti de Gauche,  depuis févier 2009, c'est avec un enthousiasme non contenu que je peux (enfin !) exprimer la philosophie politique de ce tout nouveau parti qui porte mes nombreux espoirs en termes de citoyenneté et de société.

Femme de conviction, passionnée par l'actualité politique et par la vie de ma cité,  j'ai fait le choix de partager mes engagements en faveur de l'action collective, mes tergiversations, mes modestes réflexions avec les citoyens, les libournais, car je crois profondément que les rêves et les idéaux ne valent la peine que s'ils sont partagés.

Je pense aussi que les moyens de communication qui sont à notre portés, ont aujourd'hui un rôle de médiation, vulgarisation, partage et de dialogue dans la pratique de la démocratie au quotidien...

 PS ; Ce blog n'est pas celui de mon parti politique même s' il influence considérablement ma façon de voir la vie en politique.