Je suis mal à l'aise lors d'un diner, lorsque le maitre ou la maitresse de céans me propose la tranche de gigot, de rôtie, l' entrecôte, le filet mignon, le tournedos....et autres réjouissances carnées....
Je décline l'offre généreuse et la question fuse immédiatement :"tu n'aimes pas la viande ?"...
"Non je suis végétarienne"...et voilà.... la conversation s'engage, sur le pourquoi, le comment, sur les déséquilibres nutritionnels que mon comportement alimentaire va forcément occasionner à mon organisme...
Sachez que je salive toujours devant l'entrecôte aux échalotes accompagnée de belles frites bien grasses....
C’est en m’intéressant
il y a une dizaine d’années à la restauration scolaire, au développement
durable, au calcul de l’empreinte écologique, que la problématique
environnementale m’est apparue être une évidence… je me suis penchée sur
l’agriculture biologique, pour comprendre que celle ci était forcément
meilleure en terme de respect de l’environnement, de la nature, de la nappe
phréatique…De l’agriculture biologique (sans pesticides, sans OGM, ) j’en suis
arrivée à m' intéressée à la problématique de l’eau….
J’ai profondément modifier
mes habitudes de vie. Décroissance et modifications de mes habitudes
comportementales pour être en harmonie avec mon souhait de mieux respecter mon
environnement.
De fil en
aiguille je suis devenue végétarienne sur le tard. Ce n’est pas
du tout par dégoût de la viande
C’est bien par respect de l’environnement, et aussi parce que j'ai été profondément choquée par les scandales de vache folle, de grippe aviaire, de grippe porcine, de poulet à la dioxine, sans compter les nombreux scandales (Findus)....A force de jouer les apprentis sorciers avec les animaux, en les nourrissant de farines animales contre nature, de piqures d'antibiotiques, de granulés d'OGM....nous le payons...
« Aimez vous faire souffrir les animaux pour votre
plaisir ? Offusqués par la question, vous me répondrez «bien sûr que non, quelle horreur ! ».
Pourtant, vous qui mangez régulièrement
de la viande pour vous faire plaisir, pour consommez suffisamment de protéines
animales, savez vous que par votre
consommation vous entretenez une industrie qui inflige chaque année des
souffrances effroyables à des milliards d’animaux ?
Prenez les
vaches. Avant d’en faire des steaks bien saignants, elles doivent d’abord être
étourdies, c’est-à-dire rendues inconscientes par perforation du crâne.
L’intention est bonne. Mais les bêtes ne sont pas dociles. Elles bougent et se
débattent, beuglent. C’est dans un vacarme assourdissant que les personnes en charge de l’opération, doivent
travailler. Ces mêmes personnes n’ont pas le temps au nom de la rentabilité de
remplir correctement et soigneusement leur tâche. Les cadences sont très
élevées, de nombreuses bêtes simplement sonnées sont parfaitement conscientes
alors que commence leur dépeçage. Suspendues à un crochet ces vaches toujours
conscientes ont la gorge tranchée pour qu’elles se vident de leur sang, c’est à cet instant, sans attendre leur mort, qu’elles
sont dépecées. On leur coupe d’abord les pattes, puis le couteau du boucher
fait son œuvre…il s’écoule de longues minutes d’abominables souffrances avant
que l’animal ne meure.
Mais cette
description que je viens de faire n’est que la conclusion de l’histoire de leur
triste vie.
Prenons les cochons (pas celui de Marcela Yacub !) à peine nés, dents meulées, mâles
castrés- sans anesthésie - queues amputées,
enfermés dans des enclos bondés ces animaux attendent leur transfert pour
l’abattoir. Un dernier voyage, sans eau, sans nourriture, entassés les uns sur
les autres…Isaac Bashevis Singer prix
Nobel de Littérature a comparé les souffrances et les conditions de vie de ces
animaux à celle des juifs dans les camps d’exterminations, à un éternel
Treblinka…
On peut fermer
les yeux, et continuer à consommer de la viande.
Pour ma part il m'est devenu
impossible, confrontée à ces réalités, de mettre un bifteck dans mon assiette
sans malaise. Regarder ma tranche de jambon en face et ne pas m’interroger sur la
crise écologique et sur le rapport des humains aux animaux est devenu
impossible
Monde paradoxal.
Comment « déguster un gigot d’agneau » en caressant son chien tout en
critiquant les chinois qui eux le mangent ce chien !!! Catégoriser en
valeurs comestibles ou sentimentales notre rapport à l'animal, et notamment aux
mammifères auxquels nous appartenons. Ne serions nous pas un peu...psychopathes ?
D’un côté, on
prend conscience que les animaux ont des émotions aussi complexes que les nôtres.
De l’autre, les milliards de bêtes que nous tuons chaque année nous
apparaissent sous forme de simples produits, dans des barquettes en
plastique !
Pour produire un
Bœuf il faut 150 000 litres d’eau… Et pour répondre à cette demande, il faut
sans cesse augmenter la surface des terres cultivées. Déforestation,
monocultures intensives, utilisation de pesticides, d'OGM, destruction
d'écosystèmes et perte de biodiversité... selon les prévisions de
l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), il
serait nécessaire de doubler la production agricole d'ici à 2050.
La production
mondiale de viande a quintuplé entre 1950 et 2000. Elle était de 283,9 millions
de tonnes en 2010 et pourrait atteindre 465 millions de tonnes en 2050.
Car pour nourrir
le bétail, la demande en céréales augmente de manière considérable, les
céréales étant de plus en plus l'aliment de base du bétail, au détriment de
l'herbe des pâturages. Les abattoirs nord-américains tuent quotidiennement 25
millions d'animaux par jour. Les États-Unis transforment chaque jour 1000
tonnes de viande de bœuf en hamburgers, et chaque citoyen nord-américain dévore
durant sa vie 9 bœufs de 500 kg. Un Français mange 88 kg de viande par an,
trois fois plus qu'il y a un demi-siècle. Aux États-Unis, 70 % des céréales
sont destinés aux animaux d'élevage, contre seulement 2 % en Inde.
L'élevage est le plus grand facteur de
pollution de l'eau : principalement les déchets animaux, les antibiotiques, les
hormones, les produits chimiques des tanneries, les engrais et les pesticides
utilisés pour les cultures fourragères, et les sédiments des pâturages érodés.
Enfin, selon la
commission européenne, l'élevage est responsable de 64% des émissions
d'ammoniac une des principales causes des pluies acides, perturbant la
photosynthèse et détruisant les éléments nutritifs du sol causant ainsi le
dépérissement forestier et l'altération des systèmes hydrologiques. 20 % de
l'augmentation de l'effet de serre causé par le méthane, gaz largement produit
par les vaches que nous mangeons.
Le choix du mode
alimentaire est donc déterminant dans la valeur de l'empreinte écologique de
chacun. Si toutes les céréales utilisées pour le bétail américain étaient
consommées directement, elles nourriraient 800 millions d'humains.
Outre le fait
qu'une alimentation végétarienne réduit le risque de mort par attaque cardiaque
de 50 à 4 %, et divise par trois le risque de cancer du sein et des ovaires, on
voit bien que l'exploitation des animaux par la boucherie est aussi l'une des
grandes causes de la faim dans le monde. Il est donc pour le moins stupide de
la part des carnivores bien-pensants d'argumenter la famine du tiers-monde pour
relativiser le souci d'un meilleur respect dû aux animaux.
L'élevage en
batterie entre dans les pratiques les plus ignominieuses de notre humanité.
Poules, dindes, cochons, bovidés sont industriellement torturés au nom de la
recherche d'un profit maximal. Mais la morale est que ce mauvais traitement
retombe sur la santé de ceux qui consomment cette chair pétrie de souffrances
et de poisons.
Un consommateur
humain qui passe au tout végétal, ne serait-ce qu'une fois par semaine, fait
montre d'une solidarité planétaire de l'ordre de 5 000 litres d'eau par an.
En renonçant au
régime carné, ou en reléguant la viande à une consommation subsidiaire, il
s'agit tant de mettre un terme aux affres environnementaux du pâturage
intensif, que de soulager considérablement la faim dans les pays exploités,
d'assurer aux pays exploiteurs une alimentation moins pathogène et
dégénérative, d'établir un rapport moins barbare entre les animaux éleveurs que
nous sommes et les animaux élevés, lesquels le sont dans des conditions
abominables.
La viande rend
malade, mais nous continuons à en manger de plus en plus...
La viande est source d'infernales cruautés, mais nous continuons à en manger. La viande est objet de disparités entre les peuples, mais nous continuons à en manger. La viande induit déforestation, désertification, pollution, mais nous continuons à en manger de plus en plus...
La viande est source d'infernales cruautés, mais nous continuons à en manger. La viande est objet de disparités entre les peuples, mais nous continuons à en manger. La viande induit déforestation, désertification, pollution, mais nous continuons à en manger de plus en plus...
Alors toujours prêts à déguster du cadavre ?
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